Consternation

François Hollande affirme aujourd’hui, avec le général al-Sissi, une « commune appréciation de ce que peut être l’équilibre du monde ».

François Hollande ajoute que la France doit être un partenaire de ce régime alors que celui-ci :

• laisse mourir (grève de la faim) les jeunes activistes qui sont en prison pour participation à des manifestations pacifistes, 
• qualifie de « réussite » le massacre de 1000 manifestants en 2013 sur la place Rabaa, 
• vient d’arrêter soixante dix mineurs pour participation à une manifestation au titre de leur « appartenance à une organisation terroriste »
• pratique des arrestations arbitraires, des détentions sans procès et la torture de façon massive.
• emprisonne des journalistes lorsque ceux-ci ne font qu’exercer leur métier

Il est insupportable que le gouvernement de François Hollande accepte la mascarade de la « lutte contre le terrorisme » de la part de ceux qui fabriquent jour après jour ce terrorisme par la violence de leurs actions et le déni des droits humains les plus élémentaires.

Il est inadmissible de vendre des armes à un dictateur sachant très bien que l’on va ainsi contribuer à la répression d’une population dont la France se vantait, il y a peu, d’avoir soutenu le soulèvement.

Il est inqualifiable de laisser entendre que des contrats d’armements pourraient apporter la paix dans la région, ou que des contrats commerciaux pourraient apporter quelque chose au peuple égyptien dont le niveau de vie n’atteint pas, pour la moitié d’entre eux, le seuil de pauvreté.

Le seul endroit où le discours de François Hollande a quelque cohérence c’est dans le compliment au président égyptien pour sa position, à propos de la récente agression contre Gaza. Elle a effectivement, de façon bien triste, beaucoup de points communs avec la soumission française à la logique guerrière de l’Etat d’Israël.