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Plus personne n’habite là

20 juillet 2013

« Félicitations à tous ! Nous en avons fini avec les Frères ! Félicitations  » C’est ainsi que débute le papier de Bassem Youssef paru le 16 juillet dernier dans le quotidien al-Shourouk. Cet ex-chirurgien cardiaque, devenu non seulement humoriste mais aussi pédagogue hors pair pour des millions d’égyptiens (voir ce papier de YGQ) y prend la plume pour exprimer sa lecture au vitriol de la situation en Egypte. Beaucoup moins drôle que ses sketchs habituels, ce papier n’en est pas moins pertinent. Voilà pourquoi je le traduis en entier.bassem_youssef_by_0s0s2-d5j0cpw

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Où sont les felouls ?

4 juillet 2013

Rentrée en France depuis un an maintenant, j’avais laissé ce blog en jachère. Je lis comme tout un chacun la presse internationale, la presse égyptienne en ligne, ou les courriers de mes amis, sans m’autoriser à publier un avis qui n’est pas très éclairé. Mais en ce lendemain de « 2ème révolution », les analyses de l’événement que j’ai pu lire ou entendre m’ont fait l’effet d’une décharge électrique qui m’a précipitée vers mon clavier. Souvenez-vous ! Lire la suite…

La fête

25 juin 2012

Dans leur immense mansuétude, après s’être octroyé le pouvoir législatif en dissolvant l’Assemblée, le pouvoir constitutionnel en invalidant de fait la nouvelle assemblée constituante, après avoir donné pleins pouvoirs à la police militaire et placé son budget au-dessus de la constitution, le Scaf a bien voulu reconnaître la victoire de Morsy aux élections. Lire la suite…

Coup de force au Caire

15 juin 2012

Coup de force ou coup d’Etat ? La frontière est ténue mais le bruit de bottes est de plus en plus menaçant. Dans le café où je suis attablée, la discussion va bon train. « Tu serais égyptienne, tu voterais pour qui, Morsy ou Chafiq ? » me demande le patron. La question est difficile, je l’avoue, et cela fait trois semaines que les discussions tournent en rond, ici comme ailleurs. « Je ne veux ni l’un, ni l’autre », ajoute-t-il, en soupirant de désarroi. Je tente de le consoler en lui disant qu’il n’est pas le seul. Bon nombre des égyptiens qui, comme lui, ont soutenu la révolution, sont dans le même dilemme. Lire la suite…

Et la suite ?

2 juin 2012

Le calendrier était pourtant parfaitement préparé. Des élections présidentielles ouvertes, dont la campagne avait achevé de convaincre les égyptiens que, cette fois, rien n’était joué d’avance. Une commission électorale capable d’invalider aussi bien un Abou Ismaël, prêcheur salafiste, que le général Souleyman, à qui Moubarak avait confié le pouvoir à sa démission, le 11 février 2011. Un scrutin de premier tour qui s’était déroulé sans les violences habituelles des hommes de main du précédent régime (ou alors, discrètes). Quelques cas de fraudes tout de même : achats de votes, bulletins écartés, électeurs empêchés de voter dans certains bureaux de vote … Lire la suite…

Un anti-6-avril

6 avril 2012

En ce jour anniversaire de la grande grève de 2008, les généraux du CSFA avaient préparé une farce pour les égyptiens qui en sont généralement très friands. Le grand prêcheur devant l’Éternel, le salafiste Abu Ismaïl est menacé depuis hier d’une invalidation de sa candidature aux élections présidentielles car sa mère aurait, sur la fin de sa vie, pris la nationalité américaine.

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Les feux de la lutte (2)

19 mars 2012

Dimanche dernier 11 mars, c’était un branle-bas de combat inhabituel devant la tour El-Zeini à Maadi. Les salariés de Schlumberger, en grève, s’étaient donné rendez-vous devant ce bâtiment où siège la direction de l’entreprise. Lire la suite…

Les feux de la lutte (épisode 1)

13 mars 2012

Comme dans les Feux de l’amour, commençons par un résumé des épisodes précédents.

Contrairement à ce que laisse entendre ce pochoir que j’avais déjà mis en ligne sans commentaire, (« Ouvriers d’Egypte, vous êtes où ? »), les salariés d’Égypte sont engagés dans la révolution depuis bien avant son « premier jour ». Le développement des luttes sociales dans les dernières années de la dictature  est tel qu’il semble difficile d’écrire l’histoire de la révolution du 25 janvier sans intégrer cette analyse (voir les précieux travaux de Marie Duboc sur l’histoire de cette contestation sociale depuis 2004). Lire la suite…

On peut toujours mettre un couvercle sur une cocotte minute

11 février 2012

… un certain temps. C’est une affaire de pression.

En tout cas pour cet anniversaire de la chute de Moubarak, Scaf et consorts en avaient préparé un de plomb comme ils savent si bien faire et depuis si longtemps. Ils s’étaient fait surprendre le 11 février 2011, faut pas les prendre pour des bleus non plus. L’état de grâce étant largement consommé, la capacité des autorités à gérer le pays n’étant plus une certitude, et leur amour pour la jeunesse de moins en moins passionnel il fallait bien passer à autre chose. Lire la suite…

Le scénario du chaos

3 février 2012

Impossible d’écrire sur ce blog sans saluer celle qui en fut la plus fidèle commentatrice. Il y a huit jours exactement, Josiane écrivait en bas du récit de la journée du 25 janvier « Moi malheureusement c’est devant la télé que j’ai vécu cette journée , sortie la veille de l’hôpital ( la vésicule bilière en moins ). Continue de raconter ». Quelques heures plus tard, Josiane nous a tiré sa révérence, nous laissant tous orphelins.

Le dernier post sur  ballade égyptienne titre sur le 25 janvier, tout un symbole pour cette amoureuse de la révolution égyptienne, de l’Egypte en général, « celle que les touristes ne voient pas » m’écrit François,  en précisant « celle qu’elle a tant photographiée : la peine des femmes accablées de travaux, le sourire des vendeurs ambulants, la malice des enfants des rues ». Oui, Josiane c’était bien « l’anti-expat », l’expression est encore de François. Rien de la condescendance qu’ont trop souvent ceux qui se penchent « à l’occasion », sur la misère du monde. Une profonde solidarité avec tous ceux qu’elle voyait souffrir et à côté de qui elle vivait. Une rebellion infatigable contre l’injustice et l’arrogance.

A Reda avec qui elle avait reconstruit sa vie ici il y a dix sept ans, à ses cinq enfants : nous sommes nombreux à partager votre tristesse. Lire la suite…