La place rouge
En ces temps de commémoration où l’Europe célèbre la chute d’un mur, on finirait presque par oublier ceux qu’elle construit, directement avec la chasse collective à l’émigré, ou indirectement en acceptant celui qui balafre la Palestine par exemple. En ces temps de commémoration disais-je, je cherchais un titre décalé.
Je le tiens !
Ici on commémore le sacrifice d’Abraham et moi je fête ma connexion internet retrouvée, allahu akbarun, après trois mois, jour pour jour, de méandres administratifs. L’Egypte a ceci de bien qu’elle a gardé le pire du socialisme dont sa bureaucratie pour prendre le pire du capitalisme et de son injustice. J’ai donc erré de fournisseur d’accès en fournisseur d’accès, l’administration locale exigeant un numero de « cancellation » (en arabe dans le texte) lorsque l’on quitte (à regret) une société qui vous laisse cinq semaines en panne, pour vous inscrire dans une nouvelle. Certes la loi du marché est censée tout régler, mais il faut bien reconnaître qu’une société à laquelle on vient de retirer ses deniers, n’a que peu d’intérêt à se dépêcher de vous donner les moyens de partir, en l’occurence le fameux « raqam of cancellation ».
Du coup j’en profite pour changer de look et j’offre (spéciale dédicace) une vue de mon balcon en bandeau, aux gros cons de suisses (je m’excuse de l’écart de langage, il vient droit du cœur) que j’ai entendu (ou lu) vomir « chez eux ils veulent pas de nos églises« . Mis à part dans les dictatures arabes pétrolières dont les avoirs sont soigneusement entreposés … en Suisse justement, et qui ne sont jamais inquiétées par les organismes internationaux pour leur intolérance et leurs violations permanentes des droits de l’homme (et de la femme), il y a pas mal d’églises dans les pays arabes que je connais (Liban, Syrie, Egypte). Celle de mon quartier sonne l’angélus du soir tous les jours, et on voit même des ouailles aller à la messe, sans raser les murs !
Revenons-en à la place rouge. Comme la butte du même nom, l’baptême s’fit un matin, où tous ceux qui grimpèrent…
Mais là pas d’insurgés révolutionnaires, ce sont des vaches et des moutons bien dociles qui ont abreuvé le sillon. Nous sommes dans le quartier de Sayyeda Zeinab, le matin de la fête du sacrifice. Un genre d’excursion qui transformerait un bataillon de landais bedonnants (pléonasme, je sais, je sais…) en végétariens endurcis.
Ici pourtant le climat de fête est indéniable, la joie se lit sur tous les visages, y compris dans ce quartier déshérité où la plupart des bons morceaux des bêtes égorgées sont déjà partis vers les beaux quartiers : on astique les pieds de veau, les langues de gamoussa (le buffle local), les cervelles et les boyaux de mouton. La fête démarre dans un bain de sang, une catharsis peut-être bénéfique après des débordements footballistiques dont nous reparlerons …
Ah ! Il a fallu que j’aille faire un tour chez mes copains du LKP pour que tu en profites pour revenir à la surface…
Quant à ton reportage sur l’aïd, dommage qu’on n’ait pas l’odeur…
Bises quand même !
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Super ! Te voilà de retour avec ce nouveau look !
Bises
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mabrouk pour ta nouvelle compagnie internet !
je suis toujours coincé chez moi avec mon épaule !
a bientot !
ps : bonne description de l’aid ;quand aux suisses ils font des emmules en france et ça va mème plus loin ,on parle d’interdiction de mosquées bon sujet pour les élèctions régionales ,je rage
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