Foire du livre au Caire
La Cairo-bouc-fèr a lieu tous les ans entre la fin janvier et la mi-février. C’est, disent ses organisateurs*, la plus grosse manifestation de ce genre de tout le Moyen-Orient. La presse locale dénombre 3000 stands et plus de trois millions de visiteurs.
La foire du livre du Caire est un évènement très populaire. On vient en famille et les étudiants en joyeuses bandes. Le parc, très agréable, permet de faire des intermèdes de toutes sortes.
La plus grande difficulté consiste à se repérer car les cartes de navigation entre les différents halls sont plutôt laconiques. Il faut donc décider d’y passer sa journée et chiner de stands en stands, discuter, interroger les vendeurs (qui sont parfois d’excellents libraires, mais pas toujours…). Sac à dos avec bouteille de flotte et sandwich recommandés.
On trouve de tout dans ce salon mais, il faut bien le reconnaître, le livre religieux (toutes tendances confondues) se taille une part du lion.
A noter que le livre salafiste s’est fait beaucoup plus discret cette année, ainsi que « Mein Kampf » que j’avais vu plusieurs fois en évidence l’an dernier.
Il est aussi intéressant de voir ce que les stands des grandes librairies cairottes mettent en « tête de gondole ». Pas forcément la meilleure qualité littéraire mais sans doute les meilleures ventes (ce qui parfois coïncide) :
– Taxi, de Khaled al-Khamissy, sorti l’an dernier est un recueil d’histoires courtes qui ont toutes en commun de se dérouler dans un taxi du Caire et d’être délicieusement ancrées dans la vie quotidienne des égyptiens. (on pourra lire une présentation ici)
– Naguib Marfouz encore et toujours
– Ala’ al-Asswany avec « Chicago » et son dernier titre « Les deux feux d’une amie »
– « Azazil » de Youssef Zidan qui fut un temps interdit pour propos déplacés sur la religion
– « L’oasis du couchant » de Baha Taher
– Deux ouvrages sans prétention littéraire mais signes d’une époque : « Le monde de Facebook » qui évoque un phénomène d’ampleur en Égypte (par le journaliste Mohamed Ali Al-Bassiouny), et « Comment vendre n’importe quoi à n’importe qui » un ouvrage dont de toute évidence nombre d’égyptiens n’ont pas besoin de faire la dépense…
– Enfin un petit dernier tout juste sorti de la rotative : « Barak Obama et l’âme de l’Amérique » qui interroge en couverture « La fin du libéralisme ? » par le Dr Wahid Abdel Mugid. Je n’en ai pas lu suffisamment pour trancher si le Docteur en question est un grand naïf ou un grand cynique.
Bonjour Sylvie!
Vraiment je te remercie d’exister! Moi qui me plaignais de ne pas être au Salon du livre du Caire en ce moment de l’année (Je lis tout et rien, t’inquiète!).
Et puis d’après mes renseignements, acheter des « Folio » et des « j’ai lu » c’est une aubaine au book-fair! (Surtout si l’on sait déjà que la monnaie de l’Egypte s’appelle « trois fois rien »…)
Mais bon, cela m’a fait plaisir de te lire en tous cas.
A bientôt!
Houda
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Oui une petite remarque le livre d’Alaa aswani n’est pas sa toute nouvelle publication, c’est un recueil de nouvelles qui fût édité pas Merit en 2004 il est juste réédité par dar echourouq en 2008 et vient d’être traduit en français .
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j’ai passé deux jours au Cairo- bouc -fèr, je n’ai pas pu tout visiter. J’ai fait de bonnes affaires et j’ai dû me retenir pour ne pas y retourner un 3é jour ( il fallait réussir à tout faire tenir dans mes bagages et mon excédent était assez conséquent en deux virées à ard elma3ared ).
Je pense qu’on y trouve tout et n’importe quoi. Il faut savoir ce qu’on veut acheter ou tout simplement se laisser tenter par ce qui est exposé .
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Salut Sylvie,
Comme tu le sais, je suis pas accroc aux « comment », mais à la lecture de tout tes derniers posts, je tenais à te prouver mon admiration ; pêle-mêle pour leur qualité (concision, belle écriture, etc) et pour un engagement et des valeurs défendues sans concessions…
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Salut Sylvie,
Au Salon du Livre du Caire répond celui de Casablanca qui commence la semaine prochaine et pour lequel je m’active depuis le début de l’année…
Le livre religieux y est présent aussi, mais à égalité avec le livre scolaire. Et on y trouve également toute la littérature arabe (Mahfouz, Darwich, Mutanabbi, etc.), ainsi que la littérature et la philosophie occidentales traduites…
Le Salon est très fréquenté bien que les Marocains ne lisent pas beaucoup ! Pour moi, ça s’apparente à un véritable « souq » où les gens viennent se balader même s’ils n’achètent rien.
Bises
Benoît
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J’ai le sentiment que les égyptiens ne sont pas lecteurs, notamment parce que la littérature n’est pas enseignée à l’école maternelle et primaire. Peut-être aussi parce la maîtrise de la langue écrite nécessite un certain niveau d’études. de plus, au vu de mon expérience, l’objet livre n’est pas du tout respecté. Ce que tu me racontes sur la fréquentation du salon m’interpelle. Qu’en penses-tu ?
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Y trouve-t-on – facilement- des livres de Sonallah Ibrahim (par exemple !) ?
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Oui, oui, on les trouve. Mais pas forcément sur le devant des tables. Curieusement S. Ibrahim n’est pas censuré. Les mauvaises langues disent ici que c’est parce que la sécurité ne sait pas lire…
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