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des petits légumes aux gros

29 septembre 2007

Le vendredi matin est délicieux dans le quartier. Une grande partie de la population fait la grasse matinée et le bruit, même lointain, de la circulation est pratiquement nul.

falah.jpgC’est vers 8 heures que ce paysan de la vallée du Nil remonte la rue, chaque semaine, en criant sans doute quelque chose comme « légumes, fruits » mais avec la même douceur de voix qu’une marchande de peaux de lapin chez nous. Ceci dit chaque semaine j’ai l’impression de me réveiller au milieu d’un roman de Naguib Makhfouz et vue d’en haut, la scène est splendide.

Vue de plus près la misère de ces paysans est en revanche assez insupportable. Pour être à 8h dans le centre, ceux-ci ont dû se lever fort tôt et se payer une bonne vingtaine de km à pied. Les voitures à côté desquelles passent leur âne, même dans ma rue où elles sont modestes, sont inaccessibles à la bourse de la plupart des gens.

D’ailleurs plus que la misère – pourtant violente-, ce qui est assez insupportable en Egypte ce sont les inégalités sociales. Le PIB par habitant est à peu de choses près celui de la Syrie (4000-4200 dollars/hab), soit le dixième du nôtre… Mais le taux de pauvreté y est le double (>20% contre 11% en Syrie). L’écart des revenus est …pharaonique. Un copain chercheur en sciences sociales me disait qu’il faut 1 siècle de salaire moyen égyptien pour se payer une Mercédès classe C, comme celles que l’on voit dans les mains des nantis de Zamalek et de Maadi.

En France il n’existe aucune voiture, même de luxe, dont le prix soit 100x12x2500 (salaire mensuel brut* moyen) soit 3 millions d’euros !

* : tous les salaires ici sont bruts (et le restent) vu qu’il n’y a pas de sécu ni de caisse de retraite.

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